Écrit à Ouagadougou, mercredi 16 et jeudi 17 février 2011 — Publié depuis Ouagadougou, le 17 février 2011
Poinçonnage
Le matin du 15 février, juste entre la Saint-Valentin et Mouloud, Moussa, un de ses compagnons et moi, nous avons poinçonné les bijoux que j'ai choisis il y a quelques jours.
Ici la Saint-Valentin est évidemment l'occasion d'un fantastique appel au consumérisme: des appels téléphoniques à l'être aimé avec «bonus», aux petits cadeaux utiles du genre moto en action à 750'000 F CFA (plus de CHF 1'500.- soit entre 6 mois et une année de salaire d'un enseignant!), en passant par les superbes bouquets de fleurs artificielles vendus par les marchands ambulants. Vive les amoureux!
Mouloud, c'est la fête musulmane de la naissance du prophète. Un peu leur Noël, mais apparemment sans les cadeaux... Le principal effet sur le «touriste» que je suis est que c'est un jour férié, donc que les administrations et autres services sont fermés... et que la veille, c'était «journée continue», sans pause de midi mais avec arrêt de la journée à 13h30.
Et pour nous, le 15, c'était la fête du poinçon:
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Moussa poinçonne... |
Les bijoux à poinçonner. Aussi étrange que ça puisse paraître, on ne perd rien, on retrouve tout. |
--- et contrôle à la loupe de bijoutier! |
Pour respecter la législation suisse sur le Contrôle des métaux précieux, dans le cadre de la Boutique Touareg sur Internet, j'ai déposé un «poinçon de maître», qui n'est en fait rien d'autre qu'une signature graphique qui garantit la qualité minimum des métaux utilisés.
Les outils sont des pièces d'acier trempés, avec le dessin du «logo» pour l'un, et, comme il s'agit d'argent dont le taux assuré est de 925 ‰, le nombre «925» pour l'autre. Ces signes sont minuscules (0.5 mm de hauteur), ce qui ne facilite pas le travail!
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Notre «poinçon de maître» est le caractère «ezza» de l'alphabet utilisé par les Touaregs.
Les deux outils sont coudés pour faciliter le poinçonnage des bagues. |
On a donc rejoint l'«atelier» de Moussa, au fond de la cour d'un ancien «maquis». Là, on travaille accroupis sur des nattes, à même le sol. Les établis sont constitués d'une pièce d'acier fichée dans le sol qui fait penser un peu aux fers à «taper» les faux de nos campagnes.
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Le travail est soigneux, même s'il n'est pas très habituel pour un artisan bijoutier d'ici d'apposer cette sorte de poinçon. |
Votre serviteur a aussi fait sa part de travail, dans une position et avec des accessoires pour lui aussi, assez inhabituels! |
Quelques heures auront été nécessaires au marquage de plusieurs dizaines de pièces, avec des boucles d'oreilles dont les deux parties doivent être poinçonnées.
Accompagnés d'une facture et d'un Certificat d'origine burkinabè, nos bijoux sont ainsi prêts pour l'importation en Suisse.
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Revers d'un petit pendentif d'un collier «Shat-shat» (env. 2 x 2 cm). |
La plupart des bijoux, surtout les plus gros, sont signés par le bijoutier dans la langue «tamasheq» des Touaregs. |
[Cet article sera prochainement adapté et transposé sur le site Internet Boutique Touareg où les bijoux seront mis en vente.]
À suivre...
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