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Date : 20 juin 2001 09:14:55 GMT+02:00
De : gc@deltalink.org
Objet : Notes de voyage 16 - Juin 2001 - H2 informatique
À : info@deltalink.org
*** Ouagadougou, mardi 19 juin 2001
Hello,
D'abord, je crois que j'ai oublié de vous dire que j'ai une carte de
téléphone mobile de Telecel Faso (car il y a maintenant de la concurrence: 3
prestataires, comme en Suisse!). Pour ceux d'entre vous qui voudrait se
faire un coup de chaleur dans l'oreille: +226 / 82 58 79, "il n'y a pas de
problème"!
Hier lundi, prise de contact et visite à "H2 informatique", partenaire le
plus important de DeltaLink à l'heure actuelle (plus de 180 PC complets
expédié cette année!). Khalil Haddad, le patron, est un personnage!
La trentaine, français d'origine libanaise né à Dakar, il a fait un
troisième cycle en informatique à Toulouse après avoir été enseignant à
l'université de Conakry (Guinée). Marié à une libano-française, il(s)
décide(nt) qu'en France ce ne sera jamais possible de vivre dans
l'environnement aisé qu'ils espèrent sans devenir très riche... et c'est
vachement difficile! Sans connaître le Burkina et prenant sa décision
d'après des informations à la portée de tout le monde, il commande alors un
container, le remplit avec leurs affaires et l'expédie avant même d'avoir
une adresse à Ouaga!
Un peu moins de 4 ans plus tard, il est à la tête d'une petite entreprise florissante, locataire
d'une superbe villa avec cuisinier et femme de chambre, roule en (petite) 4x4 climatisée et avec sa femme
Nathalie, ils ont une petite botte de 3 ans: Claudia.
On est en face d'un impulsif de génie qui bosse très fort dans la partie
technique et relationnelle, alors que sa femme, également informaticienne,
s'occupe de l'administration comptable. Il y a 7 employés (sauf erreur),
tous inscrits à la sécurité sociale (je n'ai pas vérifié, mais je suis
certain que c'est vrai) et qui ont des salaires croissant en fonction de
leurs compétences et de leur engagement pour l'entreprise. Le but est de
satisfaire les clients et de les fidéliser par un service prompt, fiable et
efficace. Rien de bien extraordinaire, vu d'Europe, mais ici c'est tellement
rare qu'il est bien compréhensible que ça cartonne!
H2i est également distributeur officiel des copieur Ricoh pour le Burkina.
Dans les échanges que nous avions eu par e-mails interposés, j'avais déjà
été impressionné de la clarté de la relation. Par ses payements rapides et
sans problème, il a conforté la confiance que j'avais osé lui accorder (50%
d'avance, 50% à réception). Il m'a d'ailleurs demandé pourquoi je lui avais
fait cette confiance et je lui ai dit que j'avais pris des renseignements
sur son entreprise, par des amis et le Bureau de Coopération suisse (DDC) à
Ouaga, et que ces informations étant positives, j'avais jugé qu'il ne
risquerait pas cette bonne réputation pour 2'000'000 F CFA. Il a été touché
et étonné qu'on lui reconnaisse des qualités! Comme s'il n'avait pas encore
eu le temps, dans le tourbillon de ses activités, d'écouter des
compliments...
Son but, dit-il est que chaque Burkinabè puisse s'offrir un ordinateur à
domicile! Quand je lui fait remarquer qu'on peut toujours rêver, il rectifie
quand même: "—Bon, d'accord, pas vraiment tous, mais au moins ceux qui
gagnent 200 ou 300'000 F CFA par mois!". Les prix affichés sont
effectivement raisonnables, si on considère une garantie de 3 mois sur ce
matériel de seconde main: entre 145'000 et 300'000 F CFA. On peut donc
comparer cette situation à celle qui était la nôtre en Suisse, il y a
environ 15 ans, avec les premiers PC à 5 ou 8'000.- francs suisses!
Il y a une dizaine de jours, H2 informatique a ouvert une boutique pour la
vente de seconde main: "Planète Informatique". C'est dans un quartier
commerçant du centre, Koulouba. La place est assez grande, les lieux sont
maintenu propres, les prix sont affichés, le business est clair. Il y a eu une campagne de pub d'une demi page, pendant plusieurs jours dans la presse:
Khalil Haddad voit grand et en avant. Il a pour 600'000 FF [env. CHF 150'000.–] de matériel en
commande, neuf et seconde main confondus!
Il a de la poisse aussi, mais fait avec: le container contenant entre autres
nos 9 palettes du début mars a été perdu puis retrouvé à Abidjan. Le
matériel n'est arrivé à Ouagadougou qu'à fin mai, soit près de 3 mois après!
Mais c'est pas tout, les 10 palettes parties de La Sarraz au début mai sont
toujours à Rouen, bloquées par une enquête de police consécutive au vol
d'une autre partie du chargement... La hantise du patron est de tomber en rupture de stock. Il me propose de
racheter TOUT celui de DeltaLink, dès que possible... avec une baisse de
prix, bien entendu, ne perdons pas le sens des réalités! Là c'est moi qui
dit halte: je ne dois pas perdre de vue les buts de notre association, et il
y a d'autres partenaires. Mais j'ai des arguments pour négocier avec ceux
qui chipoteraient sur les prix ou la qualité.
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Il me restait 4 barrettes de 32 MB de mémoire SIMM que je lui propose à
20'000 F FCFA pièce (CHF 45.-, la moitié du prix actuel —élevé— de cet
ancien type de mémoire): il me sort immédiatement les 80'000 F CFA, après
avoir vérifié le prix sur une liste à lui... et protesté de la cherté du
produit!
Petit détail, mais qui a son importance et justifie pleinement nos options
quant aux emballages: Issaka, le gardien-concierge-homme à tout faire qui
fut le premier employé engagé par Haddad, a revendu à son profit les
palettes et les cartons, multipliant vraisemblablement par trois au moins
son salaire du mois. Quant aux textiles d'occasion qui amortissaient les
chocs dans les cartons, un début d'émeute a été maîtrisé et les pièces
partagées équitablement entre les employés. La cotte maximum allait aux
couvertures, sacs de couchages et autres tentures. Même Mme Haddad a
récupéré un ou deux napperons du plus bel effet!
M. Haddad m'a invité à dîner (midi) chez lui en me prévenant du côté "très
spécial" du plat libanais qui allait être servi: du riz avec une sauce aux
feuilles de je ne sais plus quoi, d'après lui assez peu ragoûtante pour les
gens du nord. Il a fait préparer des brochettes au cas où... Et je me suis régalé à son grand étonnement. Son cuisinier africain, avec
toque "Ricoh" (!) et tablier assorti (!!) est un as! Vraiment digne d'un
grand resto européen!
Voilà. "H2i-Planète informatique" est une structure commerciale pure, mais
menée d'une manière qui fait bel et bien progresser les NTIC dans le pays, à
prix corrects, et en créant des emplois salariés. Et ces employés
participent au succès de l'entreprise par des rémunérations en progression.
Ce business franc et ouvert, s'il n'a rien de philanthropique, est
certainement une forme de commerce équitable dans le contexte du marché de
l'informatique.
-----
Vous m'excuserez du contenu et surtout des photos assez techniques de ce message, mais les membres de DeltaLink sont en droit de savoir avec un peu de détails qui sont nos partenaires. Je suis en voyage aussi pour cela.
Avec mes meilleures salutations,
Gilbert Cujean
--
... en voyage en Afrique [:-3)=
Date : 21 juin 2001 15:23:58 GMT+02:00
De : gc@deltalink.org
Objet : Notes de voyage 17 - Juin 2001 - ECLA
À : info@deltalink.org
*** Ouagadougou, mercredi 20 juin 2001
Bonjour l'Europe,
Hier mardi, après H2 Informatique [lundi], c'était au tour d'ECLA de me faire
visiter les lieux.
Résumé des chapitres précédents concernant ECLA, pour les nouveaux
correspondants... et ceux qui ont autre chose à mémoriser:
Être Comme Les Autres (ECLA) est une ONG burkinabè, née il y a bientôt 10
ans à Ouahigouya. Elle a été fondée et elle est toujours dirigée par Moussa
Bologo, le "Président", dont la personnalité s'identifie à l'ONG elle-même.
Moussa est omniprésent, dirige et contrôle personnellement les multiples
activités de ECLA. Bien qu'il prétende le contraire, il exerce un pouvoir
sans réel partage sur l'ensemble de ses collaborateurs, qui d'ailleurs ne
s'en plaignent pas forcément!
Le but fondamental d'ECLA est la réinsertion des handicapés physiques et au
début, il s'est agit d'appareiller des poliomyélitiques ou des accidentés,
puis il y a eu la fabrication des fameux tricycles à pédales manuelles qui
ont permis à des centaines de personnes de retrouver une mobilité qui ici,
est synonyme de vie!
Au fil des ans —et des subsides des gouvernements ou des ONG du nord, aussi
bien que de la ville de Chambéry, jumelée avec Ouahigouya!— les activités
se sont multipliées en une foule de micro-projets: "des vélos pour
l'Afrique", une cantine du coeur, une pharmacie de génériques et de
pharmacopée traditionnelle, le reboisement, l'assainissement des cours et
habitations, une banque du pauvre, des ateliers de couture, etc.
Dernière diversification: l'informatique à Ouagadougou! Ce qui n'a pas été
sans peine, d'ailleurs.
En avril 2000, suite à une discussion avec Moussa Bologo, j'ai conçu le
projet qui a abouti à DeltaLink. En novembre, ECLA recevait les premiers
ordinateurs sortis de notre atelier.
... et depuis, plus rien. La communication est très difficile, on ne répond
à mes e-mails qu'après quinze jours ou 3 semaines, quand on répond, et sans
rigueur ni détermination...
En avril 2000, une structure se développait dans le quartier de Nonsin:
atelier de maintenance avec technicien, mini salle de formation. Bien, mais
non viable dans un quartier pauvre et décentré, d'après Bologo.
En novembre, j'ai découvert l'immeuble en question transformé en pharmacie
et l'informatique n'existait plus vraiment, le technicien responsable ayant
mis les voiles, ne supportant plus la dictature Bologo! Moche.
Au même moment, comme par miracle, on trouvait un local à Dapoya, quartier
plus animé, mais pas assez commerçant. Les ordinateurs de DeltaLink
arrivaient en même temps que les premiers clients qui en savaient
visiblement plus que le personnel. Déprimant.
Maintenant, cette structure est installée à Koulouba, quartier commerçant, à
proximité de la banque BICIA-B et de l'hôtel Nazemse, en face des assurances
Foncias. Nettement mieux, ouf.
Mais cela reste ECLA, dirigé par Moussa Bologo qui ne comprend pas grand
chose à l'informatique et que personne n'ose contester ou affronter. Je
demande le prix d'un ordinateur en exposition, car aucun prix n'est affiché.
On me répond: "—Ça dépend...". Mais de quoi, au fait? Si vous êtes un simple
péquin, une ONG ou association, ou une entreprise commerciale, le prix n'est
pas le même! Un flou dont on se serait passé, car "en plus, les gens
marchandent et nous avons identifié 127 revendeurs de seconde main sur
Ouaga!".
ECLA n'a pas réengagé de technicien, mais un mandataire externe fonctionne
ponctuellement quand il y a un arrivage (un container français, récemment). Le formateur Gôdo Savadogo, responsable de la structure n'a en fait aucun
pouvoir. Il est sous la coupe de Bologo et n'ose même pas ou ne désire pas
communiquer...
Bref, on est dans une ambiance étrange, faite d'idées louables et de petites
maladresses, de technicité restreinte et de marketing lacunaire. On attend
tranquillement le client sans impatience, sans anticipation, sans
enthousiasme. Mais on vend quand même si le client veut acheter!
La discussion avec Moussa Bologo, en présence de Gôdo, n'a rien révélé de
transcendant, mais il a reconnu devoir agir par expériences pratiques (donc
on ne projette rien, on essaye et on analyse ensuite ce qui se passe pour
corriger éventuellement le tir). Le problème est qu'il se contente d'une
seule expérience pour prétendre connaître le sujet!
Malgré le grand respect et une certaine admiration que j'ai pour Moussa, je
ne peux pas m'empêcher de penser qu'il a atteint ses limites avec l'informatique, et ça, il ne s'en rend pas compte. Il ne délègue pas et ne
fait pas confiance suite au lâchage de son premier technicien.
En plus de ça, il est certainement assisté par telle ou telle organisation
(toujours Chambéry?) et ne veut pas me le dire ouvertement. Je pense qu'ECLA
ne commandera plus de matériel chez DeltaLink, d'autant plus que vu les
mauvaises conditions du payement de la première fois, j'exigerai à l'avenir
la totalité d'avance.
Dommage, car sentimentalement, ECLA restera un partenaire aux buts
intéressants et mon amitié pour Moussa Bologo demeure inchangée. Mais le travail de ECLA n'est pas assez professionnel quand il s'agit
d'informatique. Le lendemain du passage chez H2i, c'est trop frappant!
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Salutations amicales,
Gilbert Cujean
Cellulaire: +226 / 82 58 79
--
... en voyage en Afrique [:-3)=
Date : 23 juin 2001 19:06:35 GMT+02:00
De : gc@deltalink.org
Objet : Notes de voyage 18 - Juin 2001 - Contacts et Bobo
À : info@deltalink.org
*** Ouagadougou, vendredi 22 juin 2001,
terminé à
*** Ouahigouya, samedi 23 juin 2001
Bonjour tout le monde,
Un peu de "silence Internet", ce n'est pas mal non plus, non? Comme il
semble que peu d'entre vous se lassent de mes élucubrations, je vais donc
persister et signer!
Mardi après midi et mercredi ont été consacrés à des tâches diverses. Il
faut un peu de tout venant pour faire des grandes choses de temps en
temps...
Donc pêle-mêle:
- Visite à ABS, micro-boîte d'informatique dirigée par le maintenancier qui
dépanne ECLA au coup par coup (tiens, tiens...). Tout petits moyens, sans
même un téléphone fixe, car le local est dans le Stade Municipal, sous les
gradins... et au stade, il n'y a pas de téléphone: c'est fait pour jouer au
foot, pas pour babiller! Un contact comme beaucoup d'autres, pas mal de
compétences, un peu de volonté, un peu d'idées, trop peu d'argent... mais
qui sait?
- Visite de Abdoul Malick Traoré de Genco Technologies. À l'aise, BMW,
employé à l'Onatel (télécoms étatisés) au service de Fasonet (connexion du
pays à Internet), associé dans Genco (boîte privée) en parallèle. Il nous a
commandé une palette de matériel, à acheminer par avion (4 fois le prix du
bateau!)... et n'a toujours pas payé, donc la palette est encore à La
Sarraz. On brasse on brasse!
Les conditions de payement exceptionnellement consenties tombent et au lieu
de 50% d'avance et 50% de main à main ici à Ouaga, on passe à 100% d'avance!
Ce partenaire n'est pas inintéressant et il représente une catégorie non
négligeable de gens compétents, influents et bien introduits dans certains
milieux. Ils sont honnêtes, mais prêts à s'enrichir en faisant marcher les
relations... Je lui ai donné jusqu'au 15 juillet avec possibilité de me
payer en cash avant mon départ s'il veut éviter les frais de transfert.
Après, la commande sera annulée.
- Visite à Africa Link. Cette petite entreprise, dirigée par Augustine
Dallh, est celle qui aurait pu devenir un point de connaissances Apple
Macintosh à Ouaga. Il y a un peu plus d'une année, j'étais prêt à épauler
cette (re)conversion, à former le personnel (ce que j'avais commencé de
faire en avril 2000), à participer financièrement au démarrage... Hélas, la
mauvaise ou plutôt la non-gestion de la boîte me fit vite reculer. Depuis
lors, le principal maintenancier a été viré, on vit d'expédient et surtout
des "coups" qu'Augustine sait arranger avec ses connaissances des ministères
et autres bureaux gouvernementaux... et grâce au 15% qu'elle doit laisser au
passage aux acheteurs!
Intéressante, la différence: Khalil Haddad, par
exemple, ne travaille pas avec ce type de client, précisément parce qu'ils
payent avec un retard incroyable et que la marge est diminuée du bakchich!
Je suis surtout passé par Afrika Link pour voir où en est le reliquat de
35'000 F CFA qui reste à mon avis à leur débit depuis que je leur ai confié
certains objets l'année dernière. Sans illusions, j'ai écouté la patronne me
dire que c'était celui qu'elle avait viré qui était responsable de ça... La
somme n'est pas importante, mais c'était un test supplémentaire.
Par contre, ce qui existe encore bel et bien, c'est le bureau, la chaise et
le ventilateur que j'avais achetés à l'époque. J'ai averti que ces meubles
seraient récupérés par mon ami Mahamady en juillet. Aucune réaction
particulière.
- Contrôle "de visu" du bon déroulement de l'opération d'aide alimentaire
que Françoise et moi avons financée. Rien de bien extraordinaire, mais c'est
deux transports de deux fois 500 kg de petit mil à destination d'Aribinda et
de Gorguél. Une première partie a eu lieu autour du 15 mai et je vais
participer à la seconde, la semaine prochaine. On en reparlera.
Pour le moment, il s'agissait de voir les 10 sacs de 100 kg avant leur
chargement par un transporteur. Les destinations sont à environ 400 km de
Ouagadougou, dans le Sahel où beaucoup de gens ont faim suite au mauvaises
pluies de l'année passée.
- ... et comme d'habitudes, des échanges de courriers électroniques, des
grandes bières glacées, de l'eau de boisson tiède, une coupure d'eau
sanitaire, plein de gens sympas, quelques bons éclats de rire, des
kilomètres en vélomoteur dans la pollution et les dangers de la circulation
urbaine, un peu de pluie pour faire baisser la température à 35°, quinze
minutes pour faire la monnaie de 5'000 F CFA ou s'entendre répondre qu'il
n'y en a pas... la routine, quoi!
Jeudi, par contre: l'aventure!
Un contact qui me semblait intéressant, arrivé spontanément de Bobo
Dioulasso par l'intermédiaire de notre site web <www.deltalink.org>,
justifiait que je rencontre la personne en question. Bobo Dioulasso est la
seconde ville du Burkina Faso, petite capitale économique de 300'000
habitants sur la route de la Côte d'Ivoire. Je suis persuadé que dans toutes
les villes de province, les acheteurs d'informatique auront le réflexe de
s'adresser à la capitale... sauf à Bobo! Donc...
Mais, en un jour, ce n'est pas une petite affaire: 350 km aller et bien sûr
autant pour le retour, soit 2 fois cinq heures de déplacement en car! Rendez-vous est pris par e-mail (j'ai envoyé ma photo, mais finalement
j'étais le seul blanc dans le car!), et nous voilà partis, Mahamady et moi.
Départ à 6h45 avec la STMB. J'ai fait une fois cette route, en 1997, et je
ne me rappelais pas qu'elle était si étroite: deux car croisent, mais à 20
cm si les deux chauffeurs décident de rester les 4 roues sur le goudron! À
100 km/h au compteur, c'est assez impressionnant et il est bien clair que
les usagers légers (vélos, mobylettes, piétons, animaux, etc.) sont chassés
de la trajectoire à grands coups de klaxon! À plusieurs reprises, pour
éviter un problème, il faut descendre les roues droites sur l'accotement... qui heureusement est stabilisé! C'est pas de la rigolade: on a simplement
dépassés deux poids lourds renversés sur le bas-côté, un devait être là
depuis la nuit précédente, mais le second accident avait eu lieu une petite
heure avant notre passage. Route jonchée de mangues (c'est la saison!),
attroupement en train de décharger des plaques de contre-plaqué dans un
drôle d'état, etc.
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Plus drôle, juste avant Boromo, à mi trajet, le chauffeur pousse soudain un
cri en plantant sur les freins et tend le bras droite en indiquant les
bosquets tout proches: un éléphant trotte à quelques mètres de la route.
Mais, le temps d'armer mon appareil de photo et pour le car de faire 50 m en
marche arrière (oui, oui!), le pachyderme avait disparu dans la savane
arborisée. On est au sud-ouest de Ouaga, et la verdure est nettement plus
dense. |
Après Boromo, il y a un écriteau qui dit bêtement: "ATTENTION travaux sur
170 km"! Ça ne s'invente pas! Mais cela veut dire qu'on a droit à bien 50 km
de nids de poules impressionnants (50 cm par 1 m au moins et 20 cm de
profond!), ce qui réduit quand même la vitesse à 80 km/h. :-) Plus tard,
c'est aussi plusieurs dizaines de kilomètres où la route est carrément
retracée au trax dans la savane voisine et grossièrement stabilisée. Même
réduction de vitesse, mais je vous explique pas la poussière!
Bobo Dioulasso, midi. Je fais connaissance avec Amidou Sanou [Photo ci-dessous], jeune patron
dynamique d'un secrétariat (service bureautique) avec cyber-espace et cabine
téléphonique: Info-Elec. Il est intéressé à notre matériel pour son propre
usage afin d'agrandir sa surface Internet, et pour développer la vente de
seconde main, pratiquement inexistante à Bobo.
C'est un autodidacte (comme moi!) et il a des idées. Ayant exporté de
l'artisanat et importé des véhicules et des photocopieurs, il y fait de
nombreux allers et retours vers l'Europe. Il connaît le business, est
organisé, précis et fait des choses que personne d'autre ne fait: assister
gratuitement les clients qui ont de la peine à rédiger leur message e-mail
(une secrétaire peut leur taper leur texte); offrir les premières minutes de
découverte d'Internet pour accrocher les clients; etc. Son entreprise se
développe bien, il a quatre ou cinq employés qu'il a déclarés à la sécurité
sociale. Il frime un peu dans sa Toyota Celica bleu métallisé climatisée,
mais il le fait très bien!
Avant de reprendre le car de 18h30, on a le temps de faire le tour de la
question et de s'évaluer l'un l'autre. Résultat très positif. On a le temps
aussi de consacrer un moment à l'Afrique: Mahamady, qui entre parenthèse
parle 5 langues locales et à travaillé dans tout le pays à l'époque où il
était cadre chez ECLA, Mahamady donc a bien évidemment un frère à Bobo... qui est un copain d'Amidou, comme par hasard! Petit chassé croisé et
finalement, c'est l'autre qui nous retrouve juste avant qu'on monte dans le
car!
Le retour est encore plus hallucinant, le chauffeur roulant en feux de
positions jusqu'à qu'il fasse nuit noire (19h30), à 80 km/h, alors que des
véhicules sans lumière ou des piétons sont partout. Je n'arrive pas à
m'habituer vraiment à ces déplacements de nuit en car et chaque fois je
pense au pire... mais pour le moment, c'est toujours passé! On a pris un
sacré orage à mi parcours. Bon pour les cultures.
Arrivée à Ouaga à minuit. Ça crève, les voyages, bonne nuit!
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Il y aura une interruption du feuilleton, car dimanche, lundi et mardi, je
serai au Sahel où il n'y a pas d'électricité...
Mais je vous raconterai, c'est promis!
Amicalement,
Gilbert Cujean
Cellulaire: +226 / 82 58 79
--
... en voyage en Afrique [:-3)=
Date : 27 juin 2001 11:52:57 GMT+02:00
De : gc@deltalink.org
Objet : Notes de voyage 19 - Juin 2001 - Bonjour Ouahigouya, adieu Zender
À : info@deltalink.org
*** Ouahigouya, mercredi 27 juin 2001
Amis de l'autre bout du Monde, bonjour!
Voilà, je suis de retour à Ouahigouya et je vous dirai tout! Si vous avez
aimé les épisodes précédents, ne ratez pas la suite, je vous dis que ça...
Mais pour faire durer un peu le plaisir et maintenir un certain suspens, je
vais d'abord continuer dans l'ordre chronologique.
On en était à vendredi, le 22 juin, toujours à Ouaga.
La journée a été calme. J'ai d'abord récupéré du périple de la veille, puis
je suis allé aux abord du Grand Marché, renconter Jacques Ouédraogo, un
jeune photographe qui travaille pour l'Association d'Aide Humanitaire aux
Missions Chrétienne dans le Monde. Le titre est pompeux mais le bureau
modeste. Un informaticien français avec qui j'ai des contacts et qui sera à
Ouaga dès juillet veut monter un petit centre de formation et d'accès à
Internet au nom de cette organisation. Pourquoi pas. Eux au moins ne
devraient pas avoir de problèmes financiers! +C:-)
Après-midi bagages et intendance.
Je devais voir mon ami Amadée "Rado" Porgo, un frère de Karim Ganamé, qui
est chauffeur au PNUD et qui m'a servi de guide à plusieurs occasions. Mais
il a dû monter à Ouahigouya d'urgence, son "vieux" étant décédé. Karim est
au Burkina depuis quelques jours, mais dans le nord du pays. Je les verrai
tous à Ouahigouya.
Le soir, Laetitia (la Bretonne qui veut ouvrir une crêperie à Ouaga) m'a
invité chez son ami Adama pour le thé (vert, bien sûr, à l'africaine). Boire
le thé, ici, c'est la convivialité. Un peu ce que nous autres vivons autour
d'un verre de blanc. On parle de tout, on plaisante, on se raconte surtout
les derniers potins des amis, des amis des amis, des parents, etc. En tant
qu'étranger, on est vite perdu, mais les anecdotes sont souvent drôles et le
côté comédien des gens d'ici rend ces causeries particulièrement vivantes.
On est bien 6 ou 7 à partager ce moment délicieux, sous les arbres du
jardin. Faire le thé est une opération qui demande une très longue et
savante préparation pour finalement obtenir quelques gorgées de liquide sous
une abondante mousse... mais si c'est pour la soif on n'a qu'à boire de
l'eau!
À un moment, j'explique ce que je fais et parle de DeltaLink. Mon voisin me
dit que c'est bien, mais que pour lui je ne suis pas intéressant. "—Ah bon,
et pourquoi donc? —Parce que moi je ne travaille que sur Macintosh, les PC
je ne connais pas!". En fait il est infographiste indépendant, spécialiste
d'"Illustrator" et travaille pour la presse et des agences de pub. On va
garder le contact et parler Mac de seconde main... par Internet, bien sûr!
Samedi matin, réveil de bonne heure.
Départ à 7 heures avec la STMB pour
Ouahigouya, avec bien trop de bagages, bien que hier soir, j'aie confié à
Laetitia les souvenirs et quelques bricoles. Voyage sans histoires, si ce
n'est qu'une partie de la route est en réfection et que là aussi, on
emprunte une piste tracée provisoirement dans la savane. On arrive avec un
peu de retard, mais Abdoulaye Ouédraogo est là, avec l'Inspecteur scolaire
dont dépend l'école de Mouni... et sa voiture! Avec 40 kg de bagages, c'est
mieux.
J'ai à peine pris pied au Colibri et même pas défait mes bagages que "Rado"
m'appelle: ils ont un problème de change, Karim ayant donné 200 francs
suisses pour les obsèques du vieux Zender, ils en veulent 80'000 F CFA, ce
qui n'est pas beaucoup et couvre facilement tous les risques de change et
les frais (qui sont en général assez élevé, ici). Les banques importantes
étant fermées, ils se sont adressé à la banque de ECLA, une des filiales de
l'ONG de Moussa Bologo... qui leur a donné 70'000 F CFA seulement. Bonjour
le social!
Je n'ai pas assez de CFA, mais je leur propose 800 francs français car on
les change en principe sans frais. L'affaire est conclue et je les
accompagne à "Notre Banque" (ECLA) pour annuler la transaction précédente et
récupérer les francs suisses. C'est dur à faire passer. Je ne comprends pas
le moré, mais il y a des mots qui ne doivent pas être très tendres... En fin
de compte, c'est bon, mais on refuse de leur changer les francs français.
Même chose à l'hôtel de l'Amitié.
C'est finalement grâce à ma bonne relation
avec le directeur de la banque BICIA-B que je dérange chez lui, que
l'affaire se règle: il nous accompagne à l'Amitié et débloque la situation.
Le défilé des amis commence, sous la paillote du Colibri ou au téléphone.
Le soir, on voulait aller "se défouler" au dancing de l'Amitié, mais il y
avait un chanteur connu (Zédess) et une telle affluence qu'on y a renoncé.
Vu le décès du vieux Zender, Rado et Karim sont restés en famille. C'est
donc en compagnie de Mahamady et d'Issouf Ouédraogo (vulgarisateur agricole
aux Groupements Naam) que nous allons manger et discuter au nouveau Bafudji.
Ce maquis éxistait déjà, il a déménagé sur la route de Bobo, entre les
Groupement Naam et ECLA, en face de l'école Ypaala. Je donne ces
renseignements pour tous ceux qui passeraient par Ouahigouya et qui
n'auraient pas de quoi se payer le Dounia: on y mange super bien, c'est
propre, on nous amène de l'eau savonneuse pour se laver les mains, on peut
demander une bougie si on veut voir ce que l'on mange, c'est pas cher et... il y a quelque chose à manger, ce qui est loin d'être le cas dans tous les
établissements (au Caïman, il n'y avait que des frites!).
Dimanche matin, le car pour Djibo part à 11h30.
Ça me laisse un moment pour
aller présenter mes condoléances à la famille du vieux Zender Porgo.
J'ai connu cet homme et il m'a reçu dans sa cour à deux reprises en 1997 et
1998. En plus du père de Rado et du père adoptif de Karim, il est aussi le
géniteur d'une bonne vingtaine d'enfants que ses 4 femmes lui ont donnés.
L'un de ses fils est lecteur à la Sorbonne... Il avait 74 ans et a été un
homme politique local très influent. Déjà à la Libération (1945!) m'avait-il
dit, il avait levé des troupes "gaullistes" au cas où... Plus tard, il a été
préfet d'une région. Récemment encore, en pleine forme physique, il
participait aux campagnes électorales (pour le CDP de Blaise Campaoré, nul
n'est parfait!). Sa "2 CV" Citroën orpheline est garée un peu à l'écart.
Il y a plusieurs centaines de personnes réunies devant sa cour, les femmes à
l'intérieur. Le Ministre de la Justice, le nouveau maire de Ouahigouya,
l'ancien maire Bernard Lédéa Ouédraogo, des notables, chefs de quartiers,
autorités religieuses, amis, familles alliées, etc., tous sont venus
présenter leur condoléances et participer à la cérémonie funèbre.
L'enterrement a eu lieu le jour du décès, comme le veut la coutume
islamique.
Chacun défile et s'arrête brièvement devant les vieux qui reçoivent les
messages de sympathie. On s'accroupit, on explique qui on est, d'où on
vient, on donne une certaine somme d'argent pour la famille et on se retire.
Rado m'accompagne pour la traduction. |
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Mais il est déjà temps de prendre notre car pour Djibo...
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On se retrouve donc bientôt pour l'aventure sahélienne.
Amicales salutations à tous,
Gilbert Cujean
Cellulaire: +226 / 82 58 79
--
... en voyage en Afrique [:-3)=
Date : 28 juin 2001 16:26:30 GMT+02:00
De : gc@deltalink.org
Objet : Notes de voyage 20 - Juin 2001 - Djibo, Arbinda
À : info@deltalink.org
*** Ouahigouya, jeudi 28 juin 2001
Bonjour à tous,
Voici comme promis un petit (?) compte-rendu de notre expédition au Sahel.
Attention: il y aura plusieurs épisodes.
Comme prévu, le car de la STMB quitte Ouahigouya à 11h30, dimanche 24 juin,
à destination de Djibo. Par rapport au voyage Ouaga-Ouahigouya, on est un
cran plus loin dans chaque paramètre: le car est un peu plus déglingué et
nettement plus poussiéreux, la route n'est plus goudronnée mais en terre
battue, souvent transformée en "tôle ondulée" et les vibrations sont
impressionnantes à près de 80 km/h, les voyageurs sont aussi plus
"folkloriques" avec des bagages de plus en plus volumineux et
hétéroclites... Le paysage est parfois subitement incroyablement vert à
cause des pluies récentes, mais l'ensemble reste un décor de sable et de
cailloux.
À mi-course, à l'arrêt de Titao, Mahamady qui regarde par la fenêtre
aperçoit par hasard (?) le responsable des groupements Naam d'Arbinda, Maïga
Sarga. Il nous dit qu'une réunion l'a appelé ici et qu'il ne pourra donc pas
nous recevoir dans son village. Mais tout a été prévu pour nous accueillir
et sa moto est disponible pour nos déplacement sur place.
Il est près de 14 heures quand on arrive à Djibo. On roule vite, mais on
s'arrête souvent: 120 km en 2 heures et demie, c'est une bonne moyenne.
On se pointe au guichet pour réserver nos places sur le car
Djibo-Arbinda-Dori qui doit partir à 15 heures... et on nous apprend que
celui-ci est "déprogrammé" car la STMB a deux cars en panne! À quand le
prochain départ? —Demain!
À mon avis, ça doit faire plusieurs jours que la
réponse est identique, ce n'est donc pas une garantie absolue. ;-)
En plus, il semble qu'il n'y ait plus de gasoil dans l'unique station
service de la ville.
Renseignements pris, il semble que l'ambulance d'Arbinda est venue à
l'hôpital. Aux urgences (où on réveille l'infirmier de garde!) on nous dit
qu'elle a continué sur la clinique du Dr Elliot (un chirurgien australien
-?- qui fait des miracles ici depuis des décennies). Il paraît que c'est à
l'autre bout de la ville. On attendra donc l'ambulance au poste de douane.
On est à une quarantaine de kilomètres du Mali et les transports de
marchandises sont contrôlés à la sortie de la ville. Le chef douanier, un
gros gaillard sympa, nous dit qu'il n'a pas vu passer l'ambulance, mais il y
a une petite route qui peut éviter la douane. Doute.
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Il est 15 heures et l'attente commence. On s'installe sous une paillote car
le soleil tape fort. Un peu plus tard, on apprend qu'un camion charge du mil
en ville, à destination d'Arbinda. Bonne nouvelle. On n'a rien mangé depuis
le matin et on n'ose pas quitter notre poste de peur de rater l'occase.
Douanier à Djibo, c'est la planque des planques: il ne passe absolument
aucun véhicule sur cette route! Un panneau signale pourtant bien qu'Arbinda
est à 90 km. On envoie un enfant nous acheter des mangues...
On doute un peu des informations obtenues, mais il y a maintenant une femme
et un jeune homme qui attendent aussi le fameux camion... ou l'ambulance. On
se fixe 18 heures comme limite, après on ira en ville chercher un
hébergement.
Il est plus de 17h15 quand le fameux camion se pointe. C'est un splendide
semi-remorque jaune, pas trop abîmé et lourdement chargé de sacs de
céréales. Sa plaque minéralogique rouge indique qu'il est propriété d'un
organisme étatique: il approvisionne les banques de céréales avec de l'aide
alimentaire qui fera baisser les prix des spéculateurs.
Le chauffeur est une
"armoire à glace" d'1m90 dont le sourire fait le tour de la tête: "Il n'y a
pas de problème!". La cabine est déjà occupée par les deux aides (qui font
un peu freluquets!). La femme qui attendait s'y installe aussi. Avec le
chauffeur, ça fait 4 personnes dans la cabine: bon voyage! Le chauffeur
s'excuse auprès de moi de ne pas avoir d'autre place que "sur les sacs" et
rigole bien quand c'est moi qui lui dit qu'il n'y a pas de problème!
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À l'aise, à l'air, sans poussière puisqu'on s'est installé à l'avant et
qu'on ne croisera que 2 véhicules, on va faire un voyage prodigieux de plus
de 2 heures. La nuit tombe doucement et depuis notre poste d'observation
c'est un vrai spectacle. On traverse de nombreuses "barrières de pluie",
parties abaissées de la route, sortes de ponts "en négatif" bétonnés dans le
sol et qui sont immergés en cas de fortes précipitations. Un seul d'entre
eux est couvert d'eau. À la sortie de Djibo puis à Bélédé, on franchit une
digue de retenue. Il y a pas mal d'eau alors qu'il y a un mois, lors de la
première expédition de Mahamady et Djibril, tout était sec. Plus au sud, il
a fait quelques petites averses, mais sur la route d'Arbinda il y a eu un
vrai régime de mousson (comme dit la météo) et il y a de l'eau dans les
barrages et les marigots. Même les champs sont quelques fois complètement
détrempés.
Presque à mi-parcours: Bélédé. Un camion surchargé de bois et passablement
incliné est en panne de batterie au bord de la voie, en direction de Djibo. Ici on ne laisse pas les gens sans assistance, mais comment faire?
Dans un
premier temps, notre chauffeur recule pour placer l'avant de son tracteur à
hauteur du moteur de l'autre... mais il n'y a pas de câbles de pontage, il
ne faut pas rêver! Il se positionne alors face à l'autre pour le tirer... mais personne n'a de barre ou de câble de remorquage!
Qu'à cela ne tienne! L'énorme semi-remorque manoeuvre habilement de manière
à se mettre derrière l'autre, légèrement déporté car il ne s'agit pas
d'empiéter sur le bas côté en pente. Il recule doucement jusqu'au contact,
puis "—Gaz!". Depuis le pont, sur les sacs, on a un peu l'impression d'être
dans un film genre "Le salaire de la peur" ou autres histoires de routiers
fous! Ça ne va pas tout seul: l'autre camion, plus léger et dont le centre
de gravité est dangereusement trop haut, menace à deux reprises de se
renverser. Mais finalement, au bout d'une vingtaine de mètres, un nuage de
fumée noire nous indique que le moteur a démarré. Bien joué!
Congratulations, remerciements... et on continue notre route.
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Il est près de 20 heures et il fait nuit noire quand on descend de notre
perchoir. Un aide chauffeur a dû cogner à grands coups de massette pour
débloquer la porte arrière, forcée par le dépannage de tout à l'heure. Les
trépidations très fortes du voyage ont fait bouger un peu les sacs à
l'arrière de la remorque. Nos bagages sont partiellement ensevelis et ma
bouteille d'eau dans son emballage isotherme reste introuvable... Mais on
est à pied d'oeuvre avec juste 3 heures de retard sur le planning.
Incroyable!
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... la suite: prochainement sur vos écrans!
Amitiés,
Gilbert Cujean
Cellulaire: +226 / 82 58 79
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... en voyage en Afrique [:-3)=
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