Samedi 7 avril, après avoir acheté un billet pour notre
déplacement du lundi à Ouahigouya, j'ai cherché un maquis (chez nous on dirait «buvette»
ou «bistrot») pour boire une bière tranquille. J'en avise un, à 50 m de la grande
voie à 4 pistes qui part en direction de Bobo: La Colline. Un type seul est attablé devant
sa bière, et comme, à mon arrivée, la serveuse nettoie en premier lieu une chaise
à sa table, je lui demande si je peux m'y installer, ce qu'il approuve gentiment.
Ce que je ne savais pas, c'est qu'à partir de 5 minutes plus tard, arriverait une véritable
cohorte de ses amis. Un à un ou par petits groupes, c'est finalement une bonne vingtaine de joyeux
copains qui se retrouvaient pour la bière du samedi... et qui pensaient naturellement que j'étais
un ami de leur ami! Eux, ce sont des Dagara, une ethnie de la région de Gaoua, au sud-ouest du
Burkina et, pour la plupart, issus de familles chrétiennes.
Un cahier circulait où des noms se notaient et de l'argent passait de mains en mains. À
ma demande, on m'explique qu'il s'agit de collectes pour un cadeau aux épouses de deux membres
de leur communauté, car elles se feront baptiser le lendemain, jour de Pâques. Du coup, je
participe à la quête et, dès cet instant, j'ai été comme «gobé»
par ce groupe d'habitués de «La Colline»...
... ou plutôt du «Golgotha», car c'est ainsi qu'est surnommé le maquis, sa tenancière
ayant été déclarée «Soeur», je suppose en référence
à son dévouement pour la cause des habitués! Le Menu vaut d'ailleurs bien une lecture
attentive (cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Dans l'assistance, il y avait des gens intéressants: fonctionnaire à responsabilité
dans un ministère, commerçant, ecclésiastique (!), etc. Bref, me croirez-vous si
je vous dis que, près de 5 heures et n bières après mon arrivée, c'est un
colonel de gendarmerie qui m'a ramené à mon hôtel de l'autre côté de
Ouagadougou? C'est pourtant la vérité et ce n'est pas parce que je ne pouvais plus marcher,
mais juste pour me remercier d'avoir été là... À noter que mon chauffeur,
en congé (et en civil) est responsable de la Sécurité routière au Burkina
Faso, ça ne s'invente pas!
Donc le samedi suivant, à mon retour de Ouahigouya et comme c'est proche de la gare de la compagnie
de car, j'ai retrouvé mes amis Dagara au Golgotha... mais pour moins longtemps cette fois!
|