Écrit à Ouahigouya, jeudi 12 avril
2012 — Publié depuis Ouahigouya, le 12 avril 2012
Papa Diop est mort
Peu après mon arrivée à Ouagadougou, la semaine passée, j'ai appris le décès
récent de Papa Alassane Diop. Il avait mon âge et c'était devenu un ami que j'avais toujours
plaisir à rencontrer lors de mes séjours au Burkina. Sénégalais, établi de
longue date à Ouaga, c'était un artiste le plus souvent sans le sou mais d'une grande générosité.
J'appréciais sa malice et son humour, autant que son habileté à peindre. Nombre de mes
amis qui m'avaient offert un billet d'avion pour l'Afrique à l'occasion de mes 60 ans ont peut-être
encore un des petits tableaux naïfs que je leur avais ramené en remerciement.
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Papa Diop en avril 2007... |
... et les petits tableaux naïfs qu'il vendait au touristes à Ouagadougou
ou lors de quelques expositions, principalement en France. |
Mais Papa Diop n'était pas que le peintre qui gagnait juste de quoi vivre avec ses huiles naïves.
C'était aussi un type cultivé (bac + 2 et école d'arts au Sénégal) et il
savait créer des oeuvres plus personnelles, plus tourmentées. Le malheur ici en Afrique c'est
que les artistes ne sont pas reconnus et que personne (ou presque) n'accroche quelque chose aux murs de sa demeure...
Donc, Papa Diop formait également des jeunes artistes aux techniques de l'«art naïf pour
survivre», mais en insistant sur une certaine qualité et le respect pour le futur acheteur.
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Dans l'atelier de Papa Diop en février 2008 |
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Finalement, une pensée pour sa petite fille d'une dizaine d'année qui vivait avec lui et à
ses «apprentis» qui doivent se retrouver bien seuls...

[Avec mes excuses pour la qualité des reproductions tirées de mes archives.]
À suivre...
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