N O T E S   D E   V O Y A G E S

Burkina Faso, nov. 2000 — 4 à 8

... par
Gilbert Cujean

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Archives des e-mails, repris de «PDF» heureusement sauvegardés...

Note concernant mes photos de l'année 2000.


De : gc@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (4)
Date : 16 novembre 2000 14:47:05 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org

*** Ouagadougou, 16.11.2000 - 7h

Bonjour tout le monde,
J'ai pris un peu de retard dans mon carnet de route, mais faut pas croire que j'ai que ça à faire!

Mardi matin (on était le 14), grande réunion dans les bureaux de RECORD (la branche informatique de ECLA, et ça signifie --cramponnez vous!--: Recyclage des Equipements, des Consommables et des Ordinateurs pour la Réinsertion des Démunis --ou quelque chose d'approchant!--). Il y a là le Président Moussa Bologo, le sociologue Hamado Ouédraogo, le responsable de RECORD Gôdo Savadogo, le directeur d'ECLA-Ouagadougou et deux secrétaires dont je ne me souviens pas les noms... et moi.
Les locaux sont en pleine transformation. On a supprimé l'atelier informatique qui sera transferré au centre-ville (?) et on construit une pharmacie-dispensaire. C'est donc dans le vacarme des coups de marteaux que nous allons discuter durant plus d'une heure.
Résultat des courses: le technicien maintenancier d'ECLA (Abdou Lingani) est parti et il faut en trouver un autre; l'argent est rare et le payement d'avance, même partiel, est difficile à supporter, mais ils vont me payer; on doit reparler à ma demande des communications entre nous et des questions purement techniques; on reviendra aussi plus tard sur les quantités et la fréquence des livraisons dans l'avenir. Moussa Bologo aimerait trouver un appui financier auprès de la Coopération suisse avec laquelle il collabore déjà pour d'autres projets... et si vous connaissez un technicien enropéen qui serait intéressé à collaborer, qu'il s'adresse à moi, cela pourrait être intéressant!

Le container de vélos et d'ordinateurs doit partir de Lomé et sera en principe à Ouaga jeudi ou vendredi... qui vivra verra!

Le concours de cuisine dont j'ai parlé hier vient clore la réunion.
Je repart tout de même avec un chèque couvrant la totalité du premier envoi, celui qui est en route pour Ouaga.
Mardi après-midi, je suis resté un peu pénard: courrier et contacts divers.

A 19 heures, j'avais rendez-vous avec Djibril Koura, un ami d'Isabelle A[...], ancien des Naam à Ouahigouya et actuellement à la Croix-Rouge burkinabè où il s'occupe... d'environnement (lutte et conscientisation de la population contre la déforestation et pour l'assainissement). C'est un type super, jovial et intéressant... mais frileux: à 23 heures, après un superbe poulet-frites, il m'a ramené au Riviera sur sa mobylette. Il avait passé une cagoule tricotée en laine (contre la poussière!) et j'ai bien vu qu'il n'avait pas trop chaud. Je lui ai prêté ma polaire pour qu'il puisse rentrer chez lui sans attraper un rhume!
Attention: on est bien toujours à Ouaga et à 23 h il fait encore plus de 25°C et Djibril n'avait pas une crise de palud!

Hier, mercredi, j'ai consacré ma matinée à faire une tournée "multicourses" en taxi. Je me place en face de l'hôtel, à l'ombre d'un gros arbre sec et moins de 2 minutes plus tard un taxi vert s'arrête pour me prendre. Il est 9 heures, c'est les heures creuses: je suis seul passager dans la Mercedes qui est en relativement bon état. Le chauffeur est sympa, on fera tout le tour ensemble:

- A la banque BICIA-B, pour déposer le chèque de ECLA (la procédure est étonnamment simple!).

- A l'ENAM, pour tenter de retrouver Ahmed Lamine Savadogo, un ami enseignant que j'ai connu en 97-98 à Ouahigouya et à qui je dois remettre un pli. L'Ecole Nationale de l'Administration et de la Magistrature, où il est actuellement en formation n'est pas bien connue de mon chauffeur. On se dirige vers l'université puis l'hôpital, en périphérie de la ville (on m'a dit que c'était "en face de l'hôpital")... Les différents passants interrogés n'en savent pas plus, ni d'ailleurs la sculptrice (?) française et le bijoutier burkinabè que nous prenons en passant. Sur la route de leur destination à eux (retour vers le centre), on trouve enfin un initié: c'est pas très compliqué, mais pas signalé du tout.
On retrouve assez facilement le nom d'Ahmed Lamine dans une liste des étudiants, mais il n'a pas cours aujourd'hui. On lui transmettra mes coordonnées.

- Il fait soif et on s'arrête une demi-heure dans un "jardin" (sorte de square buvette ombragé) pour faire le plein.

- A la Cité An III, en face de la maison des Ganamé, où je dois remettre un autre pli à un voisin.

- Il est presque midi quand on regagne l'hôtel Riviera. Le chauffeur est bien content des 1'200 F CFA que je lui propose (CHF 3.-) et s'engage à revenir me chercher demain.

L'après-midi a été occupé par une discussion avec Augustine Dahll, la patronne d'Afrika Link. Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents, il était question que cette petite entreprise devienne revendeur officiel Apple à Ouaga et que je participe d'une manière ou d'une autre à ce développement.
Augustine m'a expliqué (sans me convaincre) son silence juste avant, pendant et après la naissance de sa fille. Elle m'a montré une preuve que son plus proche collaborateur (Mathieu Nabi, que je considérais parfaitement honnête) a profité de l'absence de sa patronne pour faire des affaires pour son propre compte, alors qu'un autre collaborateur Dominique Béré a été simplement viré pour quelque chose de semblable...
Décidément, y a-t-il un "maintenancier" honnête à Ouaga? D'après Augustine: c'est clairement NON, et c'est pourquoi elle n'a pas encore dit à Mathieu la preuve qu'elle a (... et qui est vraiment une pièce à conviction, j'en suis témoin!), et ne l'a pas viré...

A part cela, je ne pense pas que notre ancien projet ait la moindre chance de voir le jour (même si Augustine dit: "Eh... si un client me commande 20 Mac, on fait du Mac!"). Par contre, elle se dit intéressée par du matériel de seconde main et des pièces détachées d'anciens modèles. Là, j'ai plus de raisons d'y croire!

Hier soir, enfin, j'ai rencontré Ambroise Tapsoba. Il est "assistant de bureau" à la Coopération suisse qui lui paye des études d'informaticien de gestion. Il m'avait contacté car, ses études terminées (en juillet prochain), il veut monter une organisation de vente de matériel de seconde main. Il hésite encore entre l'entreprise, l'ONG, ou je ne sais quelle autre structure. De toute manière, la concrétisation n'est pas pour l'instant...

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Aujourd'hui, pas de photos, mais il y en aura d'autres...
Ici, on transpire un peu, mais j'aime bien. Il fait tout de même continuellement presque 10°C de moins qu'au mois d'avril!
Il y a aussi cela de positif, c'est que tous les doppés qui ont démarrés le Tour (cycliste) du Faso hier n'auront pas froid dans leur petite culotte...
Voilà pour aujourd'hui,
je vous envoie des poignées de main, des bises et même plus, et... je vous laisse trier!
Gilbert Cujean
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De : gc@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (5)
Date : 18 novembre 2000 08:42:45 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org

*** Ouagadougou, le 18.11.2000

Bonjour à tous,
Je me porte bien et mes investigations avancent, mais il n'y a rien de bien extraordinaire à rencontrer des gens, à parler de mes activités et des leurs et à attendre ce sacré container qui n'est toujours pas là!

Jeudi matin, c'était le 16, mon taximan Evariste est arrivé devant l'hôtel à 8h45 pile, comme prévu! Ici, on peut presque douter de sa normalité... ;-) Il me conduit aux bureaux de la Coopération suisse (DDC) où j'ai rendez-vous avec M. Philippe Debétaz, le patron des lieux. On est presque en Suisse: tout est propre et bien rangé, depuis le portail jusqu'aux bureaux, en passant par le jardin, la réception, les couloirs... La déco est très sobre et de bon goût.

J'étais parti pour un entretien de 45 minutes à 1 heure, je suis ressorti 2 heures et demie plus tard! M. Debétaz est très sympa (il a habité La Sarraz, il y a longtemps!) et a une expérience considérable de l'Afrique et du Burkina.
Je lui ai exposé le projet de DeltaLink, le début des opérations, les visées que nous avons dans d'autres pays de la sous-région et... nos difficultés financières dues au manque de liquidités initial. Il m'a confirmé de son côté la dégradation des habitudes commerciales ici, au plus haut niveau, et l'augmentation fantastique de la corruption ces dernières années (où sont les Hommes Intègres?). Il m'a aussi dit que Bologo était fiable... mais qu'il fallait tout de même le bousculer un peu!

En ce qui concerne les taxes énormes (57%!) prélevée par le gouvernement à l'entrée des marchandises dans le pays, il n'y a rien à faire sauf dans un cas précis: le matériel est offert à une ONG burkinabè qui ne le revend pas.
On est assez loin du compte... quoi que:
J'ai parlé à M. Debétaz d'une idée que j'ai eue et qu'il va soumettre à un juriste: DeltaLink pourrait très bien donner son matériel qui d'ailleurs est "sans valeur" (voir nos méthode de récolte) pour autant que l'acheteur burkinabè paye le travail que nous faisons pour lui en Suisse! Une facture proforma de don pour la marchandise qui serait peut-être tout de même taxée, mais en tous cas au plus bas, et une facture de services immatériels exécutés en Suisse, donc vraisemblablement soumise à la TVA suisse (7.5% au lieu des 18% burkinabè)... Génial, isn't it? Surtout que ça correspond vraiment à la réalité et qu'on ne fait pas de fraude fiscale, ce qui est bien entendu exclu pour DeltaLink.

Le hic, c'est que je ne suis pas fiscaliste et je me doute bien que ceux du gouvernement doivent y avoir pensé avant moi! On verra! [Appel: je suis intéressé à tout avis pertinent sur ce sujet, au plus vite.]
A part ça, M. Debétaz peut rapporter favorablement sur nous au cas où nous demanderions une aide à la DDC (ce qui est prévu dès mon retour). Il pourrait également contribuer à l'évaluation éthique de nos activités --surtout si la Confédération nous aide-- ce qui est intéressant car cette contribution serait évidemment gratuite!

Il s'occupe aussi du Niger, en plus du Burkina et va voir si des débouchés y sont possible pour nous. Le Niger est un pays à l'infrastructure quasi détruite (suite à des luttes internes?) et l'informatique pourrait s'y développer rapidement...
Je dois revoir M. Debétaz avant mon retour en Suisse.

L'après-midi j'ai fait du commerce avec Abdou Lingani, ancien maintenancier de ECLA qui m'a demandé divers objets (montre de dame, cartouches d'encre, téléphone portable, CD vierges, etc.). Payement: cash, ok. Reste à régler le cas d'un modem que j'ai apporté pour son "patron", un cadre de l'Unesco. On verra demain.

Au soir, qui m'appelle puis me rejoint à l'hôtel Riviera? - Ahmed Lamine, l'étudiant à l'ENAM! Le message est bien passé! Abdoul Salam Kaboré et sa femme Michelle m'ont aussi rendu visite. J'ai donc pu présenter l'ancien ministre au peut-être futur ministre! Sauf qu'Ahmed Lamine ne fait pas de politique et surtout pas au CDP (parti de Blaise Campaoré, président). Ahmed Lamine se relève de maladie (il a mal au reins et ce n'est pas "mécanique") et il n'était pas en pleine forme. Je l'ai encouragé à se faire soigner par la médecine "moderne" et qu'il m'avise en cas de problèmes financiers.

C'est tout pour aujourd'hui, je vais vous envoyer ça pour le week-end.
J'y pense tout d'un coup: je suppose que vous êtes tous déjà membre de DeltaLink (je ne vérifie pas continuellement), mais avez-vous payés vos cotisations? Au cas où, le CCP est le 17-451801-7. Merci!

Avec mes amitiés,
Gilbert Cujean
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De : gc@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (6)
Date : 18 novembre 2000 15:18:47 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org

*** Ouagadougou, samedi 18.11.2000 - 9h30

Bonjour,
J'attends Moussa Bologo et j'en profite pour vous dire deux mots sur la journée d'hier, vendredi:

La matinée a été calme. Je me suis rendu au bureau d'Afrika Link. Je leur ai communiqué la liste et les prix des pièces que j'ai encore avec moi (mémoires et processeurs d'ordinateurs). Pour imprimer cette liste, j'ai remis en service la petite imprimante Apple que j'avais apporté en avril.
Une fois enlevé la couche de poussière, retrouvé le câble et changé la cartouche, ça marche nickel!
Ce qui est moins bien, c'est l'état de propreté et le rangement dans l'atelier: tout est éparpillé, sur la table et parterre: outils, machines éventrées, pièces détachées, emballages, câbles, etc. La poussière règne sur l'ensemble, malgré une sorte de pistolet souffleur qu'on utilise pour nettoyer les objets qu'on a retrouvés --mais dans la même pièce! C'est pire qu'en avril, donc je pense que même Mathieu, qui est pourtant toujours impeccable sur lui (un vrai dandy!), ne maîtrise pas les notions élémentaires de propreté et de rangement pour l'informatique. D'accord, c'est un atelier, mais il y a des limites. Moi, je ne pourrais pas y travailler! Ceux qui me connaissent comprendront...

Si Afrika Link tient toujours, d'après mon analyse, c'est pour deux raisons:

1- Augustine a des relations et sait répondre aux sollicitations de cette clientèle et vendre avec des marges confortables (mais, comme toujours, ici, il n'y a pas de prospection et de vente active!).

2- Il y a Mohamed Sanon. Lui, c'est un spécialiste de l'ergonomie et de la psychologie du travail (ceux qui connaissent l'Afrique apprécieront!). Il a fait 6 ans d'études à Moscou (le russe c'est facile, dit-il, chaque lettre a un son et un seul!). Augustine a eu le nez creux en aidant ce type qui n'avait pas de sous à organiser son premier séminaire. Depuis lors, en quelques mois, c'est le succès: les entreprises et administrations diverses sont très friandes de ces formations très habilement précédées d'un audit sur l'ergonomie et la sécurité des lieux de travail. Ces séminaires durent 3 jours et sont facturés entre 150'000 et 250'000 F CFA hors taxes (TVA=18%) par personne, ce qui représente environ 350 à 600 francs suisses!

J'ai suggéré à Mohamed (qui occupe MON bureau et MA chaise --voir les épisodes du mois d'avril!--) de devenir son spécialiste d'ergonomie du travail à l'ordinateur et de l'utilisation d'Internet au bureau. D'après lui, c'est parfaitement envisageable (!). A suivre...

L'après-midi, après la visite de Mathieu pour prendre deux barrettes de mémoire, c'est avec Godo Savadogo le responsable de l'informatique chez ECLA qui j'ai un entretien. On parle technique car il y a une foule de points qui doivent être précisés.

Rencontre intéressante, en fin de journée: Siaka Somé (?), un jeune commerçant (32 ans) qui se lance dans l'informatique de seconde main. C'est lui qui a vendu le Mac de Karim Ganamé avant le retour de ce dernier en Suisse, il y a quelques mois: presque le même prix que j'avais vendu ce même ordinateur à Karim quelques années avant! On peut causer. Surtout que son discours est particulièrement sensé et réaliste. Son seul problème est qu'il s'est fait rouler par une femme qui lui doit plusieurs millions de CFA. L'affaire est devant la justice. Jugement le 29 novembre. Je pense qu'on va pouvoir s'arranger, mais il faudra faire plus ample connaissance. En attendant, on part sur sa mobylette au Best Britania, bistrot avec musique.
On choisit des morceaux de viande (filet de boeuf!?!), déposés à température ambiante sur le comptoir de la cuisine et qui nous reviennent cuits et coupés en morceaux (il n'y a pas de couteaux) avec des oignons. Nettement mieux que passable!

C'est tout pour aujourd'hui, bye bye et bon dimanche!
Gilbert Cujean
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De : gc@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (7)
Date : 20 novembre 2000 15:58:38 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org

*** Ouahigouya, lundi 20 novembre 2000

Bonjour tout le monde,
Eh oui! J'ai "bougé" comme on dit ici (anglicisme?!?), je me trouve à 180 km au nord-ouest de Ouagadougou, dans la petite ville de province qu'est Ouahigouya (50'000 habitants, 3e ou 4e ville du pays).

Mais reprenons d'abord la chronologie:
Samedi matin, j'ai été boire un pot et discuter avec Moussa Bologo. Le départ d'ECLA du maintenancier Abdou Lingani prive cette organisation de compétences techniques et ça, Bologo ne veut pas l'admettre. D'après lui, ils vont engager des techniciens au coup par coup, pour ne pas se faire rouler. La formation de Lingani --un mois en France, sauf erreur-- lui est resté en travers de la gorge. On le comprends, mais je ne trouve pas ces idées très convaincantes. Il me cache quelque(s) chose(s), mais je n'arrive pas à savoir ni quoi, ni pourquoi? On verra bien...

Au milieu de l'après-midi, Abdou Lingani (le même que ci-dessus, avec qui j'ai des contacts commerciaux) vient me chercher pour aller livrer/installer le modem qu'il m'a fait apporter pour M. Boubacar Camara, un sénégalais chargé de mission à l'Unesco. Abdou commence par me dire que son "patron" est serré et qu'il payera ce modem à la fin du mois. Je lui ai dit qu'on pouvait aussi tout oublier... et il a sorti les 110'000 F CFA en disant qu'il avançait la somme et que je devais dire le prix à M. Camara. OK.

J'ai préféré faire le trajet en taxi: près de 10 km avec une mallette à la main sur le siège arrière d'une mobylette ne m'enchantais guère. M. Camara a des fins de mois difficiles, mais il habite une somptueuse villa (Zogona, quartier du Bois, pour ceux qui connaissent)... et je suis rentré avec son chauffeur, dans une BMW toute neuve et climatisée!!!

Vers 18 heures, appel de Bologo. Le container est toujours à Lomé! Une sombre histoire de chargement sur un camion togolais et de conflit avec un syndicat burkinabè... Il va régler tout ça lundi, il n'y a pas de problème!
Toujours est-il que je vais être obligé d'intervertir mes activités pour pouvoir (presque) tout faire ce que j'avais prévu. Je partirai demain soir, dimanche pour Ouahigouya. On verra les détails demain matin.

Plus tard, j'avais rendez-vous avec un spécialiste des banderoles en calicot, comme on en voit plein ici. J'en ai commandé 2 de 3mx1m au nom de DeltaLink, avec l'adresse du site, etc. A 65'000 F CFA le tout, c'est une bonne affaire pour lui et pour moi! Reste à voir le résultat...

Comme Siaka Somé m'a rejoint entre-temps, on va ensemble rendre visite à Laetitia K[...], une française amie de Mireille G[...], qui travaille dans un bureau d'expertise comptable et partage son lieu professionnel avec Siaka (ça va, vous avez compris?). Bref, c'est une fille très sympa. On a passé la soirée à se raconter nos vie sur sa terrasse, pendant que Siaka dormait sur la chaise longue voisine...
Au moment de reprendre sa mobylette, Siaka s'est rendu compte que son pneu arrière était plat. Il m'avait semblé devenir délicat du fessier, à l'aller... rien de grave, donc! Sauf que Laetitia est bonne pour nous ramener dans sa vieille Polo.

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Dormeur du télécentre, OuagadougouJ'arrête là pour aller tester ma connexion Internet à la réception du Colibri. La suite au prochain numéro...
A propos de connexions, presque toutes celles que j'ai faites à Ouagadougou l'ont été depuis un TéléCentre, nom pompeux pour une cabine téléphonique avec servant. Une des dernière fois, j'y suis allé vers 14 heures, donc pendant la sieste. Le jeune homme très sympa qui officie n'a pas répondu à mon "Bonjour!", et pour cause: il dormait, évidemment, mais dans quelle position? Regardez bien la photo (en excusant sa mauvaise qualité, merci).
Le bruit du modem ne l'a pas non plus réveillé. Ce n'est qu'au moment de payer qu'il a ouvert l'oeil... Il ne sait même pas qu'il a été pris en photo.

Amicalement,
Gilbert Cujean
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De : gc@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (8)
Date : 21 novembre 2000 08:32:18 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org

*** Ouahigouya, mardi 21 novembre 2000

Hello,
J'espère que vous avez bien entamé la semaine dans le froid et la pluie (?).
Pour ma part, cela va bien, malgré quelques petits imprévus. Mais on y reviendra...
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Dimanche matin, première priorité: le car. Un coup de fil à la STMB et j'ai une place dans celui de 18 heures. Seconde priorité: l'hôtel. Un coup de fil au Colibri et Oumar (qui me reconnaît!) me dit qu'il n'y a plus une seule chambre libre dans tout Ouahigouya à cause du Tour du Faso! Bon, je monterai demain...

De grands bruits de sirènes et sifflets de policiers me font m'approcher de l'avenue du Yatenga toute proche: c'est un déplacement sous escorte de tous les évêques d'Afrique (peut-être de l'ouest, seulement?) qui était en "concentration" à Ouagadougou. Ils sont plus de cent cinquante si ma mémoire est bonne (j'ai regardé le Journal télévisé, mais distraitement!). Ils ont l'air en meilleure santé que leur débris de patron, mais tout aussi ridicules et décadents. Et ils se déplacent aussi à l'abri de militaires et de flics armés jusqu'au dents (et ici, les armes on les montrent!). Dieu ne devrait pas tolérer ça!

Je passe en ville prendre mon billet de car. L'avantage de le réserver tôt (j'ai le numéro 2) c'est qu'on peut choisir sa place et il y en a que deux où on peut déplier les jambes.
Inutile de retourner au Riviera alors que j'ai rendez-vous avec Salam pour midi. Nouveau coup de fil (ah, le cellulaire!) et je rejoint mon ami qui participe à un séminaire organisé pour la Journée mondiale du diabète. La Pharmacie du Progrès et le Progrès médical Sàrl du Dr Abdoul Salam Kaboré ont un stand de promotion et de vente de toute sortes de produits d'aide au diabétiques: aliments, système de contrôle, etc.
Salam est lui-même diabétique, du type héréditaire, et il prétend que près de 20% de la population en est victime. Même si je pense qu'il exagère, le nombre de diabétiques est en augmentation exponentielle à cause de l'augmentation de l'espérance de vie (de 32 à 48 ans ces 30 dernières années!), à l'usage toujours plus abondant des graisses, du sel et des sucres dans l'alimentation, aux tendances (nouvelles?) à l'obésité, bref: l'occidentalisation du mode de vie!
Le problème de beaucoup de diabétiques ici est le prix du traitement (à vie!) qui est d'environ 15'000 F CFA par mois (CHF 35.-). C'est 1/10 du salaire d'un enseignant et il n'y a pas d'assurance maladie!
Y a-t-il des diabétiques parmi vous? Une association de diabétiques suisses pourrait-elle parrainer l'association burkinabè? Je pose la question, mais Salam m'a fait remarquer que c'est encore une assistance de plus...

Diabète 2000, Ouagadougou Diabète 2000, Ouagadougou
Diabète 2000, Ouagadougou Diabète 2000, Ouagadougou

A midi, j'ai mangé une brochette de capitaine (poisson) absolument succulente dans un "maquis" de Gounghin. Ici, d'habitude, la nourriture c'est passable, au mieux c'est bon, mais là c'était réellement exceptionnel!
Il fallait que je vous le dise...
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Et à bientôt sur la route du Tour!
Amicalement,
Gilbert Cujean
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