Archives des e-mails, repris de «PDF» heureusement sauvegardés...
Note concernant mes photos de l'année 2000.
De : gc@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (4)
Date : 16 novembre 2000 14:47:05 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org
*** Ouagadougou, 16.11.2000 - 7h
Bonjour tout le monde,
J'ai pris un peu de retard dans mon carnet de route, mais faut pas croire
que j'ai que ça à faire!
Mardi matin (on était le 14), grande réunion dans les bureaux de RECORD (la
branche informatique de ECLA, et ça signifie --cramponnez vous!--: Recyclage
des Equipements, des Consommables et des Ordinateurs pour la Réinsertion des
Démunis --ou quelque chose d'approchant!--). Il y a là le Président Moussa
Bologo, le sociologue Hamado Ouédraogo, le responsable de RECORD Gôdo
Savadogo, le directeur d'ECLA-Ouagadougou et deux secrétaires dont je ne me
souviens pas les noms... et moi.
Les locaux sont en pleine transformation. On a supprimé l'atelier
informatique qui sera transferré au centre-ville (?) et on construit une
pharmacie-dispensaire. C'est donc dans le vacarme des coups de marteaux que
nous allons discuter durant plus d'une heure.
Résultat des courses: le technicien maintenancier d'ECLA (Abdou Lingani) est
parti et il faut en trouver un autre; l'argent est rare et le payement
d'avance, même partiel, est difficile à supporter, mais ils vont me payer;
on doit reparler à ma demande des communications entre nous et des questions
purement techniques; on reviendra aussi plus tard sur les quantités et la
fréquence des livraisons dans l'avenir. Moussa Bologo aimerait trouver un
appui financier auprès de la Coopération suisse avec laquelle il collabore
déjà pour d'autres projets... et si vous connaissez un technicien enropéen
qui serait intéressé à collaborer, qu'il s'adresse à moi, cela pourrait être
intéressant!
Le container de vélos et d'ordinateurs doit partir de Lomé et sera en
principe à Ouaga jeudi ou vendredi... qui vivra verra!
Le concours de cuisine dont j'ai parlé hier vient clore la réunion.
Je repart tout de même avec un chèque couvrant la totalité du premier envoi,
celui qui est en route pour Ouaga.
Mardi après-midi, je suis resté un peu pénard: courrier et contacts divers.
A 19 heures, j'avais rendez-vous avec Djibril Koura, un ami d'Isabelle
A[...], ancien des Naam à Ouahigouya et actuellement à la Croix-Rouge
burkinabè où il s'occupe... d'environnement (lutte et conscientisation de la
population contre la déforestation et pour l'assainissement). C'est un type
super, jovial et intéressant... mais frileux: à 23 heures, après un superbe
poulet-frites, il m'a ramené au Riviera sur sa mobylette. Il avait passé une
cagoule tricotée en laine (contre la poussière!) et j'ai bien vu qu'il
n'avait pas trop chaud. Je lui ai prêté ma polaire pour qu'il puisse rentrer
chez lui sans attraper un rhume!
Attention: on est bien toujours à Ouaga et à 23 h il fait encore plus de
25°C et Djibril n'avait pas une crise de palud!
Hier, mercredi, j'ai consacré ma matinée à faire une tournée "multicourses"
en taxi. Je me place en face de l'hôtel, à l'ombre d'un gros arbre sec et
moins de 2 minutes plus tard un taxi vert s'arrête pour me prendre. Il est 9
heures, c'est les heures creuses: je suis seul passager dans la Mercedes qui
est en relativement bon état. Le chauffeur est sympa, on fera tout le tour
ensemble:
- A la banque BICIA-B, pour déposer le chèque de ECLA (la procédure est
étonnamment simple!).
- A l'ENAM, pour tenter de retrouver Ahmed Lamine Savadogo, un ami
enseignant que j'ai connu en 97-98 à Ouahigouya et à qui je dois remettre un
pli. L'Ecole Nationale de l'Administration et de la Magistrature, où il est
actuellement en formation n'est pas bien connue de mon chauffeur. On se
dirige vers l'université puis l'hôpital, en périphérie de la ville (on m'a
dit que c'était "en face de l'hôpital")... Les différents passants
interrogés n'en savent pas plus, ni d'ailleurs la sculptrice (?) française
et le bijoutier burkinabè que nous prenons en passant. Sur la route de leur
destination à eux (retour vers le centre), on trouve enfin un initié: c'est
pas très compliqué, mais pas signalé du tout.
On retrouve assez facilement le nom d'Ahmed Lamine dans une liste des
étudiants, mais il n'a pas cours aujourd'hui. On lui transmettra mes
coordonnées.
- Il fait soif et on s'arrête une demi-heure dans un "jardin" (sorte de
square buvette ombragé) pour faire le plein.
- A la Cité An III, en face de la maison des Ganamé, où je dois remettre un
autre pli à un voisin.
- Il est presque midi quand on regagne l'hôtel Riviera. Le chauffeur est
bien content des 1'200 F CFA que je lui propose (CHF 3.-) et s'engage à
revenir me chercher demain.
L'après-midi a été occupé par une discussion avec Augustine Dahll, la
patronne d'Afrika Link. Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents, il
était question que cette petite entreprise devienne revendeur officiel Apple
à Ouaga et que je participe d'une manière ou d'une autre à ce développement.
Augustine m'a expliqué (sans me convaincre) son silence juste avant, pendant
et après la naissance de sa fille. Elle m'a montré une preuve que son plus
proche collaborateur (Mathieu Nabi, que je considérais parfaitement honnête)
a profité de l'absence de sa patronne pour faire des affaires pour son
propre compte, alors qu'un autre collaborateur Dominique Béré a été
simplement viré pour quelque chose de semblable...
Décidément, y a-t-il un "maintenancier" honnête à Ouaga? D'après Augustine:
c'est clairement NON, et c'est pourquoi elle n'a pas encore dit à Mathieu la
preuve qu'elle a (... et qui est vraiment une pièce à conviction, j'en suis
témoin!), et ne l'a pas viré...
A part cela, je ne pense pas que notre ancien projet ait la moindre chance
de voir le jour (même si Augustine dit: "Eh... si un client me commande 20
Mac, on fait du Mac!"). Par contre, elle se dit intéressée par du matériel
de seconde main et des pièces détachées d'anciens modèles. Là, j'ai plus de
raisons d'y croire!
Hier soir, enfin, j'ai rencontré Ambroise Tapsoba. Il est "assistant de
bureau" à la Coopération suisse qui lui paye des études d'informaticien de
gestion. Il m'avait contacté car, ses études terminées (en juillet
prochain), il veut monter une organisation de vente de matériel de seconde
main. Il hésite encore entre l'entreprise, l'ONG, ou je ne sais quelle autre
structure. De toute manière, la concrétisation n'est pas pour l'instant...
-----
Aujourd'hui, pas de photos, mais il y en aura d'autres...
Ici, on transpire un peu, mais j'aime bien. Il fait tout de même
continuellement presque 10°C de moins qu'au mois d'avril!
Il y a aussi cela de positif, c'est que tous les doppés qui ont démarrés le
Tour (cycliste) du Faso hier n'auront pas froid dans leur petite culotte...
Voilà pour aujourd'hui,
je vous envoie des poignées de main, des bises et même plus, et... je vous
laisse trier!
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
(mobile: +226 / 23 61 61)
E-mail: <gc@deltalink.org>
Association DeltaLink: <http://www.deltalink.org>
De : gc@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (5)
Date : 18 novembre 2000 08:42:45 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org
*** Ouagadougou, le 18.11.2000
Bonjour à tous,
Je me porte bien et mes investigations avancent, mais il n'y a rien de bien
extraordinaire à rencontrer des gens, à parler de mes activités et des leurs
et à attendre ce sacré container qui n'est toujours pas là!
Jeudi matin, c'était le 16, mon taximan Evariste est arrivé devant l'hôtel à
8h45 pile, comme prévu! Ici, on peut presque douter de sa normalité... ;-) Il me conduit aux bureaux de la Coopération suisse (DDC) où j'ai rendez-vous
avec M. Philippe Debétaz, le patron des lieux. On est presque en Suisse:
tout est propre et bien rangé, depuis le portail jusqu'aux bureaux, en
passant par le jardin, la réception, les couloirs... La déco est très sobre
et de bon goût.
J'étais parti pour un entretien de 45 minutes à 1 heure, je suis ressorti 2
heures et demie plus tard! M. Debétaz est très sympa (il a habité La Sarraz,
il y a longtemps!) et a une expérience considérable de l'Afrique et du
Burkina.
Je lui ai exposé le projet de DeltaLink, le début des opérations, les visées
que nous avons dans d'autres pays de la sous-région et... nos difficultés
financières dues au manque de liquidités initial. Il m'a confirmé de son
côté la dégradation des habitudes commerciales ici, au plus haut niveau, et
l'augmentation fantastique de la corruption ces dernières années (où sont
les Hommes Intègres?). Il m'a aussi dit que Bologo était fiable... mais
qu'il fallait tout de même le bousculer un peu!
En ce qui concerne les taxes énormes (57%!) prélevée par le gouvernement à
l'entrée des marchandises dans le pays, il n'y a rien à faire sauf dans un
cas précis: le matériel est offert à une ONG burkinabè qui ne le revend pas.
On est assez loin du compte... quoi que:
J'ai parlé à M. Debétaz d'une idée que j'ai eue et qu'il va soumettre à un
juriste: DeltaLink pourrait très bien donner son matériel qui d'ailleurs est
"sans valeur" (voir nos méthode de récolte) pour autant que l'acheteur
burkinabè paye le travail que nous faisons pour lui en Suisse! Une facture
proforma de don pour la marchandise qui serait peut-être tout de même taxée,
mais en tous cas au plus bas, et une facture de services immatériels
exécutés en Suisse, donc vraisemblablement soumise à la TVA suisse (7.5% au
lieu des 18% burkinabè)... Génial, isn't it? Surtout que ça correspond
vraiment à la réalité et qu'on ne fait pas de fraude fiscale, ce qui est
bien entendu exclu pour DeltaLink.
Le hic, c'est que je ne suis pas fiscaliste et je me doute bien que ceux du
gouvernement doivent y avoir pensé avant moi! On verra!
[Appel: je suis intéressé à tout avis pertinent sur ce sujet, au plus vite.]
A part ça, M. Debétaz peut rapporter favorablement sur nous au cas où nous
demanderions une aide à la DDC (ce qui est prévu dès mon retour). Il
pourrait également contribuer à l'évaluation éthique de nos activités
--surtout si la Confédération nous aide-- ce qui est intéressant car cette
contribution serait évidemment gratuite!
Il s'occupe aussi du Niger, en plus du Burkina et va voir si des débouchés y
sont possible pour nous. Le Niger est un pays à l'infrastructure quasi
détruite (suite à des luttes internes?) et l'informatique pourrait s'y
développer rapidement...
Je dois revoir M. Debétaz avant mon retour en Suisse.
L'après-midi j'ai fait du commerce avec Abdou Lingani, ancien maintenancier
de ECLA qui m'a demandé divers objets (montre de dame, cartouches d'encre,
téléphone portable, CD vierges, etc.). Payement: cash, ok. Reste à régler le
cas d'un modem que j'ai apporté pour son "patron", un cadre de l'Unesco. On
verra demain.
Au soir, qui m'appelle puis me rejoint à l'hôtel Riviera? - Ahmed Lamine,
l'étudiant à l'ENAM! Le message est bien passé! Abdoul Salam Kaboré et sa
femme Michelle m'ont aussi rendu visite. J'ai donc pu présenter l'ancien
ministre au peut-être futur ministre! Sauf qu'Ahmed Lamine ne fait pas de
politique et surtout pas au CDP (parti de Blaise Campaoré, président).
Ahmed Lamine se relève de maladie (il a mal au reins et ce n'est pas
"mécanique") et il n'était pas en pleine forme. Je l'ai encouragé à se faire
soigner par la médecine "moderne" et qu'il m'avise en cas de problèmes
financiers.
C'est tout pour aujourd'hui, je vais vous envoyer ça pour le week-end.
J'y pense tout d'un coup: je suppose que vous êtes tous déjà membre de
DeltaLink (je ne vérifie pas continuellement), mais avez-vous payés vos
cotisations? Au cas où, le CCP est le 17-451801-7. Merci!
Avec mes amitiés,
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
(mobile: +226 / 23 61 61)
E-mail: <gc@deltalink.org>
Association DeltaLink: <http://www.deltalink.org>
De : gc@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (6)
Date : 18 novembre 2000 15:18:47 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org
*** Ouagadougou, samedi 18.11.2000 - 9h30
Bonjour,
J'attends Moussa Bologo et j'en profite pour vous dire deux mots sur la
journée d'hier, vendredi:
La matinée a été calme. Je me suis rendu au bureau d'Afrika Link. Je leur ai
communiqué la liste et les prix des pièces que j'ai encore avec moi
(mémoires et processeurs d'ordinateurs). Pour imprimer cette liste, j'ai
remis en service la petite imprimante Apple que j'avais apporté en avril.
Une fois enlevé la couche de poussière, retrouvé le câble et changé la
cartouche, ça marche nickel!
Ce qui est moins bien, c'est l'état de propreté et le rangement dans
l'atelier: tout est éparpillé, sur la table et parterre: outils, machines
éventrées, pièces détachées, emballages, câbles, etc. La poussière règne sur
l'ensemble, malgré une sorte de pistolet souffleur qu'on utilise pour
nettoyer les objets qu'on a retrouvés --mais dans la même pièce! C'est pire
qu'en avril, donc je pense que même Mathieu, qui est pourtant toujours
impeccable sur lui (un vrai dandy!), ne maîtrise pas les notions
élémentaires de propreté et de rangement pour l'informatique. D'accord,
c'est un atelier, mais il y a des limites. Moi, je ne pourrais pas y
travailler! Ceux qui me connaissent comprendront...
Si Afrika Link tient toujours, d'après mon analyse, c'est pour deux raisons:
1- Augustine a des relations et sait répondre aux sollicitations de cette
clientèle et vendre avec des marges confortables (mais, comme toujours, ici,
il n'y a pas de prospection et de vente active!).
2- Il y a Mohamed Sanon. Lui, c'est un spécialiste de l'ergonomie et de la
psychologie du travail (ceux qui connaissent l'Afrique apprécieront!). Il a
fait 6 ans d'études à Moscou (le russe c'est facile, dit-il, chaque lettre a
un son et un seul!). Augustine a eu le nez creux en aidant ce type qui
n'avait pas de sous à organiser son premier séminaire. Depuis lors, en
quelques mois, c'est le succès: les entreprises et administrations diverses
sont très friandes de ces formations très habilement précédées d'un audit
sur l'ergonomie et la sécurité des lieux de travail. Ces séminaires durent 3
jours et sont facturés entre 150'000 et 250'000 F CFA hors taxes (TVA=18%)
par personne, ce qui représente environ 350 à 600 francs suisses!
J'ai suggéré à Mohamed (qui occupe MON bureau et MA chaise --voir les
épisodes du mois d'avril!--) de devenir son spécialiste d'ergonomie du
travail à l'ordinateur et de l'utilisation d'Internet au bureau. D'après
lui, c'est parfaitement envisageable (!). A suivre...
L'après-midi, après la visite de Mathieu pour prendre deux barrettes de
mémoire, c'est avec Godo Savadogo le responsable de l'informatique chez ECLA
qui j'ai un entretien. On parle technique car il y a une foule de points qui
doivent être précisés.
Rencontre intéressante, en fin de journée: Siaka Somé (?), un jeune
commerçant (32 ans) qui se lance dans l'informatique de seconde main. C'est
lui qui a vendu le Mac de Karim Ganamé avant le retour de ce dernier en
Suisse, il y a quelques mois: presque le même prix que j'avais vendu ce même
ordinateur à Karim quelques années avant! On peut causer. Surtout que son
discours est particulièrement sensé et réaliste. Son seul problème est qu'il
s'est fait rouler par une femme qui lui doit plusieurs millions de CFA. L'affaire est devant la justice. Jugement le 29 novembre. Je pense qu'on va
pouvoir s'arranger, mais il faudra faire plus ample connaissance. En
attendant, on part sur sa mobylette au Best Britania, bistrot avec musique.
On choisit des morceaux de viande (filet de boeuf!?!), déposés à température
ambiante sur le comptoir de la cuisine et qui nous reviennent cuits et
coupés en morceaux (il n'y a pas de couteaux) avec des oignons. Nettement
mieux que passable!
C'est tout pour aujourd'hui,
bye bye et bon dimanche!
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
(mobile: +226 / 23 61 61)
E-mail: <gc@deltalink.org>
Association DeltaLink: <http://www.deltalink.org>
De : gc@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (7)
Date : 20 novembre 2000 15:58:38 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org
*** Ouahigouya, lundi 20 novembre 2000
Bonjour tout le monde,
Eh oui! J'ai "bougé" comme on dit ici (anglicisme?!?), je me trouve à 180 km
au nord-ouest de Ouagadougou, dans la petite ville de province qu'est
Ouahigouya (50'000 habitants, 3e ou 4e ville du pays).
Mais reprenons d'abord la chronologie:
Samedi matin, j'ai été boire un pot et discuter avec Moussa Bologo. Le
départ d'ECLA du maintenancier Abdou Lingani prive cette organisation de
compétences techniques et ça, Bologo ne veut pas l'admettre. D'après lui,
ils vont engager des techniciens au coup par coup, pour ne pas se faire
rouler. La formation de Lingani --un mois en France, sauf erreur-- lui est
resté en travers de la gorge. On le comprends, mais je ne trouve pas ces
idées très convaincantes. Il me cache quelque(s) chose(s), mais je n'arrive
pas à savoir ni quoi, ni pourquoi? On verra bien...
Au milieu de l'après-midi, Abdou Lingani (le même que ci-dessus, avec qui
j'ai des contacts commerciaux) vient me chercher pour aller livrer/installer
le modem qu'il m'a fait apporter pour M. Boubacar Camara, un sénégalais
chargé de mission à l'Unesco. Abdou commence par me dire que son "patron" est serré et qu'il payera ce
modem à la fin du mois. Je lui ai dit qu'on pouvait aussi tout oublier... et
il a sorti les 110'000 F CFA en disant qu'il avançait la somme et que je
devais dire le prix à M. Camara. OK.
J'ai préféré faire le trajet en taxi: près de 10 km avec une mallette à la
main sur le siège arrière d'une mobylette ne m'enchantais guère.
M. Camara a des fins de mois difficiles, mais il habite une somptueuse villa
(Zogona, quartier du Bois, pour ceux qui connaissent)... et je suis rentré
avec son chauffeur, dans une BMW toute neuve et climatisée!!!
Vers 18 heures, appel de Bologo. Le container est toujours à Lomé! Une
sombre histoire de chargement sur un camion togolais et de conflit avec un
syndicat burkinabè... Il va régler tout ça lundi, il n'y a pas de problème!
Toujours est-il que je vais être obligé d'intervertir mes activités pour
pouvoir (presque) tout faire ce que j'avais prévu. Je partirai demain soir,
dimanche pour Ouahigouya. On verra les détails demain matin.
Plus tard, j'avais rendez-vous avec un spécialiste des banderoles en
calicot, comme on en voit plein ici. J'en ai commandé 2 de 3mx1m au nom de
DeltaLink, avec l'adresse du site, etc. A 65'000 F CFA le tout, c'est une
bonne affaire pour lui et pour moi! Reste à voir le résultat...
Comme Siaka Somé m'a rejoint entre-temps, on va ensemble
rendre visite à Laetitia K[...], une française amie de Mireille G[...],
qui travaille dans un bureau d'expertise comptable et partage son lieu
professionnel avec Siaka (ça va, vous avez compris?). Bref, c'est une fille
très sympa. On a passé la soirée à se raconter nos vie sur sa terrasse,
pendant que Siaka dormait sur la chaise longue voisine...
Au moment de reprendre sa mobylette, Siaka s'est rendu compte que son pneu
arrière était plat. Il m'avait semblé devenir délicat du fessier, à
l'aller... rien de grave, donc! Sauf que Laetitia est bonne pour nous
ramener dans sa vieille Polo.
-----
J'arrête là pour aller tester ma connexion Internet à la réception du
Colibri. La suite au prochain numéro...
A propos de connexions, presque toutes celles que j'ai faites à Ouagadougou
l'ont été depuis un TéléCentre, nom pompeux pour une cabine téléphonique
avec servant. Une des dernière fois, j'y suis allé vers 14 heures, donc
pendant la sieste. Le jeune homme très sympa qui officie n'a pas répondu à
mon "Bonjour!", et pour cause: il dormait, évidemment, mais dans quelle
position? Regardez bien la photo (en excusant sa mauvaise qualité, merci).
Le bruit du modem ne l'a pas non plus réveillé. Ce n'est qu'au moment de
payer qu'il a ouvert l'oeil... Il ne sait même pas qu'il a été pris en
photo.
Amicalement,
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
(mobile: +226 / 23 61 61)
E-mail: <gc@deltalink.org>
Association DeltaLink: <http://www.deltalink.org>
De : gc@deltalink.org
Objet : Burkina Faso, nov. 2000 - (8)
Date : 21 novembre 2000 08:32:18 GMT+01:00
À : gc@deltalink.org
*** Ouahigouya, mardi 21 novembre 2000
Hello,
J'espère que vous avez bien entamé la semaine dans le froid et la pluie (?).
Pour ma part, cela va bien, malgré quelques petits imprévus. Mais on y reviendra...
---
Dimanche matin, première priorité: le car. Un coup de fil à la STMB et j'ai
une place dans celui de 18 heures. Seconde priorité: l'hôtel. Un coup de fil
au Colibri et Oumar (qui me reconnaît!) me dit qu'il n'y a plus une seule
chambre libre dans tout Ouahigouya à cause du Tour du Faso! Bon, je monterai
demain...
De grands bruits de sirènes et sifflets de policiers me font m'approcher de
l'avenue du Yatenga toute proche: c'est un déplacement sous escorte de tous
les évêques d'Afrique (peut-être de l'ouest, seulement?) qui était en
"concentration" à Ouagadougou. Ils sont plus de cent cinquante si ma mémoire
est bonne (j'ai regardé le Journal télévisé, mais distraitement!). Ils ont
l'air en meilleure santé que leur débris de patron, mais tout aussi
ridicules et décadents. Et ils se déplacent aussi à l'abri de militaires et
de flics armés jusqu'au dents (et ici, les armes on les montrent!). Dieu ne
devrait pas tolérer ça!
Je passe en ville prendre mon billet de car. L'avantage de le réserver tôt
(j'ai le numéro 2) c'est qu'on peut choisir sa place et il y en a que deux
où on peut déplier les jambes.
Inutile de retourner au Riviera alors que j'ai rendez-vous avec Salam pour
midi. Nouveau coup de fil (ah, le cellulaire!) et je rejoint mon ami qui
participe à un séminaire organisé pour la Journée mondiale du diabète. La
Pharmacie du Progrès et le Progrès médical Sàrl du Dr Abdoul Salam Kaboré
ont un stand de promotion et de vente de toute sortes de produits d'aide au
diabétiques: aliments, système de contrôle, etc.
Salam est lui-même diabétique, du type héréditaire, et il prétend que près
de 20% de la population en est victime. Même si je pense qu'il exagère, le
nombre de diabétiques est en augmentation exponentielle à cause de
l'augmentation de l'espérance de vie (de 32 à 48 ans ces 30 dernières
années!), à l'usage toujours plus abondant des graisses, du sel et des
sucres dans l'alimentation, aux tendances (nouvelles?) à l'obésité, bref:
l'occidentalisation du mode de vie!
Le problème de beaucoup de diabétiques ici est le prix du traitement (à
vie!) qui est d'environ 15'000 F CFA par mois (CHF 35.-). C'est 1/10 du
salaire d'un enseignant et il n'y a pas d'assurance maladie!
Y a-t-il des diabétiques parmi vous? Une association de diabétiques suisses
pourrait-elle parrainer l'association burkinabè? Je pose la question, mais
Salam m'a fait remarquer que c'est encore une assistance de plus...
A midi, j'ai mangé une brochette de capitaine (poisson) absolument
succulente dans un "maquis" de Gounghin. Ici, d'habitude, la nourriture
c'est passable, au mieux c'est bon, mais là c'était réellement exceptionnel!
Il fallait que je vous le dise...
---
Et à bientôt sur la route du Tour!
Amicalement,
Gilbert Cujean
--
... en séjour au Burkina Faso [:-3)=
(mobile: +226 / 23 61 61)
E-mail: <gc@deltalink.org>
Association DeltaLink: <http://www.deltalink.org>
|