Écrit en mer le 24 avril, publié à Hambourg le 26 avril 2013
Lundi 22 avril, jour J — Surprise et embarquement
Lundi matin 9h30. On est en train de voir avec Ine, la tenancière du B&B, quel taxi commander pour aller au port quand je reçois un SMS de notre agence de voyage: «Bonjour, urgent nessage in your e-mail box. Port of Genova may be cancelled. Not sure yet. Greetings [...]». Je retiens Ine qui faisait déjà le numéro du taxi, le temps de me connecter à Internet. En fait, le courriel donnait quelques détails supplémentaires et possibilités de choix pour la suite. L'escale de Gênes pourrait être supprimée par manque de fret (à charger?). On exclut immédiatement et à l'unanimité d'arrêter immédiatement le voyage ou d'attendre un autre bateau, le Rickmers New-Orleans qui n'arriverait à Anvers qu'autour du 28 avril. On montera à bord du Rickmers Singapore et on décidera quoi faire une fois à Hambourg. C'est un peu moche pour nos amis, car Colette qui n'est pas à la retraite et doit absolument être de retour pour le 12 mai...
On commande donc le taxi et on arrive à 11h au Churchill Dock, le quai où est amarré notre hôtel!
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Impressionnant, le Rickmers Singapore est appuyé contre le quai pendant les opérations de (dé-)chargement.
On y accède par l'échelle de coupée placée le long de son flanc. |
Après avoir montré nos papiers à l'entrée du port et au planton qui note toutes les entrées/sorties par la coupée, on est rapidement accueilli par un officier puis par le capitaine. Nos cabines sont spacieuses, surtout la nôtre qui est celle «de l'armateur»: une suite de 2 pièces plus WC-douche, avec vue sur l'avant...
On fait petit à petit connaissance avec cet environnement qui nous est totalement étranger. Sur et autour du bateau, tout est gros, grand, lourd, puissant, mais tout étant à cette même échelle démesurée, on en perd le sens commun: impossible d'évaluer le poids et souvent la taille des choses. J'en reparlerai certainement plus tard...
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Ces profilés DIN font 14m40 de long et pèsent entre 6 et 10 tonnes pièce, selon l'épaisseur de l'âme et des ailes. |
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Les destinations sont variées, ici Shanghai, l'usage est souvent mystérieux, mais le poids de chaque objet est toujours conséquent... et il y a des dizaines et des dizaines de pièces semblables. |
Le capitaine est roumain, les officiers et ingénieurs sont 3 Roumains, 1 Philippin, 1 Ukrainien, 1 Chinois et 1 Polonais (électricien, pas plombier!). Le reste de l'équipage est composé de 12 Philippins, 3 Chinois, 3 Roumains et 1 Ukrainien. Certains postes sont spécialisés: grutier, charpentier, assembleur, cuisinier, steward ou nettoyeur.
Donc au total 27 personnes... et nous quatre.
La première chose qu'on nous explique c'est comment monter dans le bateau de sauvetage, avec casque et gilet, si le vaisseau devait être évacuer. C'est une espèce de supositoire rouge accroché à la poupe (voir photo ci-dessus). Il peut contenir 36 personnes, et vu la relative petite taille de l'engin, le confort ne doit pas être bien grand... sans parler du choc à l'amerrissage!
Pour ce qui est de l'intendance, la cuisine est asez bonne, sans caractéristique très marquée. Notre steward philippin se prénomme Julius. Il nous sert les repas dans le mess des officiers.
Le travail et une bonne partie du bruit cessent vers 21h30. Bonne nuit!
N. B. — Cliquer les photos pour les agrandir!
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